English below. C'est comme les enfants, avec les bonbons : il y a deux écoles, les suceurs et les croqueurs. Le paquet des premiers durera bien plus longtemps que celui des seconds. Les croqueurs seront frustrés, quand ils n'auront plus de bonbons et envieront les suceurs.
Les mots en bleu sont des liens menant à des textes explicatifs.
Pour les ouvrir, faites un clic droit dessus et choisissez :
« ouvrir le lien dans un nouvel onglet »
English below
1. Georges Oshawa* disait qu'il fallait mâcher chaque bouchée au moins cinquante fois ("Boire le solide, mâcher le liquide"). Cela a plusieurs avantages. La digestion commence par la bouche, avec les enzymes de la salive qui prédigère les nutriments, surtout les sucres et prépare le bol alimentaire pour toute la digestion.
*Georges Oshawa (1893-1966), japonais, fondateur de la macrobiotique, système de vie fondée sur le yin et le yang dans la nutrition.
2. Cela donne vite une sensation de satiété, parce que le cerveau compte le nombre de mastications. Ça fait manger moins. Pour finir, cela permet de maîtriser l'impatience du mental, qui veut toujours avaler au plus vite.
3. Pour un initié à La Voie, mâcher longtemps chaque bouchée permet de prêter attention au Saint-Nom (à la pratique de la technique), tout au long du repas, ce qui est la façon de réaliser la connaissance*. Chaque occasion est bonne de garder sa conscience « dans le Saint-Nom ».
* Connaissance ou Veda. Ici, Veda n'est pas l'ouvrage spirituel, mais la fréquentation intime de l'Unité, porteuse de compréhension et de béatitude. Veda signifie « connaissance », sous-entendu non apprise.
4. « Après avoir reçu la connaissance de la nature réelle de l'âme, l'initié peut maîtriser le mental, ce qui lui permet de se détacher du fruit de ses actes, alors il goûte aux délices de l'harmonie, de sa Grâce. » (Bhagavad-Gîtâ, 2:39 et « Le chant de l'éveillé », extrait de 1.7)
Croqueurs et suceurs
5. C'est comme les enfants, avec les bonbons : il y a deux écoles, les suceurs et les croqueurs. Le paquet des premiers durera bien plus longtemps que celui des seconds. Les croqueurs seront frustrés, quand ils n'auront plus de bonbons et envieront les suceurs. Il faudra que ces derniers trouvent une bonne cachette !
6. Dans la vie, il y a ceux qui veulent la croquer à pleines dents et ceux qui veulent en profiter lentement, avec gourmandise, qui cherchent, en chaque instant, la substantifique moelle. Les croqueurs n'aiment pas la routine.
7. Ils disent même que « La routine, c'est la mort ». Ils aiment voyager, découvrir, rencontrer. Parfois, on voit leur histoire mal se terminer dans les colonnes des faits divers des journaux. Ils se sont fait enlever, assassiner, jeter en prison dans un pays lointain.
8. Les jeunes sont souvent ceux qui croquent, tandis que les anciens sucent. Les jeunes croient avoir l'éternité devant eux, être invulnérables. Les anciens savent qu'il ne leur reste plus longtemps à vivre, alors ils ne visent pas le futur. Ils étalent le présent, sur la tartine de leur vie, comme un beurre rare sur celle du petit déjeuner.
Sage comme un ancien
9. J'ai été initié en Inde, en 1975. J'avais dix-neuf ans. J'ai vécu comme un moine, en ce sens où je m'attachais à l'instant, afin de passer « au tamis de ma pratique, l'or de la béatitude contenu dans les sables du temps. »
10. J'étais jeune et je vivais comme un ancien. La contemplation plus que la jouissance des plaisirs. Je n'attendais rien des rencontres, des voyages. J'attendais tout de la Grâce. Si tous les jeunes pouvaient être sages comme les anciens, ils auraient une vie pleine de béatitude.
11. Un observant assidu de La Voie, de ses quatre piliers (l'agya) aime la routine. On parle de ritualisation de l'existence. Il suce l'instant et en tire tout le goût. Il ne s'ennuie jamais, car l'instant éternel est infini et on n'a pas trop de sa vie pour l'explorer. La méditation sur le Saint-Nom, tout au long de la journée (service ou « non agir »), c'est comme mâcher cinquante fois chaque bouchée. On synthétise l'instant, comme le corps, les nutriments.
12. La compréhension vient de la raison, pas de la passion. En Inde, on parle des trois gunas, qui seraient les éléments essentiels constitutifs de notre être. Il y a sattva, la lumière, la raison, la pureté, la connaissance, la béatitude, la conscience. Il y a rajas, la passion, les sens, l'action, le plaisir, les instincts, l'animalité (pas dans un sens péjoratif).
13. Il y a enfin tamas, les ténèbres, l'ignorance, la vanité. Privilégier sattva, c'est privilégier la maîtrise, la raison, la contemplation, la conscience, la béatitude et le discernement. La retenue, le détachement, la raison favorisent la spiritualité profonde.
Pratiquer le Saint-Nom
14. Pratiquer le Saint-Nom (la technique), tout au long de la journée, c'est développer son côté sattvique. Cette démarche favorise plus le bonheur* que rajas et tamas. On a besoin de rajas, car on est humain et les plaisirs ne sont pas quelque chose de négatif. Ce sont les désirs qui tirent la conscience vers tamas (le « côté obscur de la force »).
*Bonheur : je rappelle que le bonheur n'est pas le but de la vie.
15. Vivez votre animalité sans oublier le Saint-Nom, pour ceux qui connaissent la technique. Pour les autres, demandez à la connaître, sinon travailler à privilégier la retenue, la patience, le détachement et « mâchez cinquante fois chaque bouchée ».
16. Pour ceux qui connaissent la technique du Saint-Nom je veux vous rappeler que sa pratique vous ramène à l'essentiel. Ne manquez pas de fréquenter l'essentiel et observer les piliers de l'agya.
Les boutons de partage sont à la suite de la traduction. Si ce texte vous a apporté quelque chose, partagez sur les réseaux sociaux pour que d'autres puissent le lire.
Ce satsang pourra vous aider dans votre recherche spirituelle, je l'espère, mais je dois préciser ceci : il a été dit à la maison où je vis, enregistré puis retranscrit à destination des initiés qui ont reçu la Révélation. Le plein « bénéfice » de ce satsang ne pourra être atteint que si vous avez eu cette Révélation et que vous pratiquez les quatre piliers. Pour se renseigner, demandez en écrivant ici : lavoie.eu@gmail.com
Chew the Moment
1. Georges Oshawa* said that you had to chew every bite at least fifty times ("Drink the solid, chew the liquid"). This has several advantages. Digestion begins with the mouth, with the enzymes of the saliva that pre-digests nutrients, especially sugars and prepares the food bowl for all digestion.
*Georges Oshawa (1893-1966), Japanese, founder of macrobiotics, a life system based on yin and yang in nutrition.
2. Then it quickly gives a feeling of satiety, because the brain counts the number of chewings. It makes you eat less. Finally, it helps to control the impatience of the mind, which always wants to swallow as quickly as possible.
3. For an insider in The Path, chewing for a long time each bite allows you to pay attention to the Holy-Name (to the practice of technique), throughout the meal, which is the way to realize knowledge*. Every opportunity is good to keep one’s conscience “in the Holy-Name”.
*Knowledge or Veda. Here, Veda is not the spiritual work, but the intimate attendance of Unity, bearer of understanding and bliss. Veda means “knowledge”, meaning not learned.
4. “After having received the knowledge of the real nature of the soul, the initiate can master the mind, which allows him to detach himself from the fruit of his acts, then he tastes the delights of harmony, of his Grace” (Bhagavad-Gita, 2:39; “The Song of the Awakened”, excerpt from 1.7).
Biters and Suckers
5. It’s like kids, with candy: there are two schools, sucking and eating. The first pack will last much longer than the second. The biters will be frustrated, when they have no more candy and envy the suckers. They will have to find a good hiding place!
6. In life, there are those who want to chew it to the teeth and those who want to enjoy it slowly, with gluttony, who seek, in every moment, the precious substance. Biters don’t like the routine.
7. They even say that “Routine is death”. They like to travel, discover, meet. Sometimes we see their story end badly in the columns of the various facts of the newspapers. They were kidnapped, murdered, thrown in prison in a faraway country.
8. Young people are often the ones who bite, while old people suck. Young people think they have eternity ahead of them, being invulnerable. Elders know they don’t have much time left to live, so they don’t aim for the future. They spread the present, on the bread of their life, like a rare butter on that of breakfast.
Wise as an Elder
9. I was initiated in India in 1975. I was nineteen years old. I lived like a monk, in the sense that I was attaching myself to the moment, in order to pass "to the sieve of my practice, the gold of bliss contained in the sands of time."
10. I was young and I lived like an elder. Contemplation more than the enjoyment of pleasures. I did not expect anything from meetings, trips. I expected everything from Grace. If all young people could be wise like the elders, they would have a life full of bliss.
11. A diligent observer of The Path, of its four pillars (the agya) loves routine. We speak of the ritualization of existence. He sucks the moment and gets the taste for it. He never gets bored, because the eternal moment is infinite and you don’t have too much of your life to explore it. Meditation on the Holy-Name, throughout the day (service or “inaction”), is like chewing fifty times each bite. We synthesize the moment, like the body, the nutrients.
12. Understanding comes from reason, not passion. In India, we talk about the three gunas, which would be the essential elements of our being. There is sattva, light, reason, purity, knowledge, bliss, consciousness. There are rajas, passion, senses, action, pleasure, instincts, animality (not in a pejorative sense).
13. There are finally tamas, darkness, ignorance, vanity. To privilege sattva is to privilege mastery, reason, contemplation, consciousness, bliss and discernment. Restraint, detachment, reason promote deep spirituality.
Practice the Holy-Name
14. To practice the Holy-Name (technique), throughout the day, is to develop its sattvic side. This approach promotes happiness* more than rajas and tamas. We need rajas because we are human and pleasures are not something negative. It is desires that pull consciousness towards tamas (the «dark side of force»).
*Happiness: I remind you that happiness is not the goal of life.
15. Live your animality without forgetting the Holy-Name, for those who know the technique. For others, ask to know it, otherwise work to favor restraint, patience, detachment and "chew fifty times each bite".
16. For those who know the technique of the Holy-Name I want to remind you that its practice brings you back to the essential. Do not fail to frequent the essentials and observe the pillars of the agya.
If you liked this text, don’t forget to share on the networks
This satsang may help you in your spiritual research, I hope, but I must say this: it was said at the house where I live, recorded and then transcribed for the initiates who received the Revelation. The full 'benefit' of this satsang can only be achieved if you have had this Revelation and practice the four pillars. For more information, contact lavoie.eu@gmail.com