-Rigidité ou cohérence

Mani le disait : la lumière n'est pas les ténèbres, et vice-versa... pas plus que la confusion n'est la connaissance révélée de la béatitude. Si vous n'aimez pas ces évidences, si vous préférez le flou artistique de l'entre deux, libre à vous. Vous avez le libre-arbitre.

Le mot "rigidité", comme le mot "habitudes" ont mauvaise réputation, ce n'est pas mérité !

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Je discutais l'autre jour, par internet, avec un monsieur âgé de soixante-treize ans, pratiquant toutes sortes de disciplines spirituelles. Il avait été initié en Inde par un satguru* "sikh", et suit l'enseignement d'un maître depuis trente ans. En même temps, il observe les enseignements d'un chaman mexicain, qu'importe, chacun mène sa vie comme il l'entend. Il me complimentait sur la somme « fabuleuse » (le monsieur dixit) de mon travail et me disait qu'il avait soumis le texte que j'ai rédigé sur le satsang à son maître qui lui aurait dit que c'était exactement ça.

* Satguru : guru parfait.

Je répondis à ses différentes questions, il m'en remercia. À un moment donné, je lui ai écrit qu'il ne pourrait pas recevoir la Révélation de La Voie, sans préparation parce qu'il avait déjà un maître spirituel et qu'il n’était pas bon d'en avoir deux en même temps. Quand on a une pratique précise, ou sadhàna, il est bon de s'y consacrer à cent pour cent. Il me dit que de toute façon même s'il n'avait pas eu de guru, il n'aurait pas désiré aller sur La Voie, parce qu'il n'aimait pas les voies spirituelles rigides. Donc pour lui La Voie était une voie spirituelle rigide ! Il lisait tous les textes, les satsang édités et ce qu'il en avait retenu, c'est que c'était rigide !

Honorer et offenser

Sans doute préférait-il une voie où il pouvait pratiquer en même temps le sikhisme, le chamanisme, l'hindouisme, les enseignements d'un "teacher" (le monsieur dixit), etc. Si de demander un peu de cohérence, c'est de la rigidité, alors La Voie est rigide. La Voie n'est pas rigide, chacun fait ce qu'il veut, dans les limites de la loi et du vivre ensemble. Je sais par expérience que l'on ne peut pas courir plusieurs chevaux en même temps.

Jésus l'a dit, en son temps, dans l'évangile de Thomas, logion 47 : « Un homme ne peut monter deux chevaux ni bander deux arcs, Un serviteur ne peut servir deux maîtres : ou il honorera l’un, et l’autre, il l’offensera. Personne ne boit du vin vieux et ne désire aussitôt boire du vin nouveau. On ne verse pas du vin nouveau dans de vieilles outres, de peur qu’elles ne se rompent, et on ne verse pas de vin vieux dans des outres neuves de peur qu’il ne se gâte. On ne coud pas une vieille pièce à un vêtement neuf, car il y aura déchirure ». Il faut dire que Jésus était aussi un peu rigide.

La vérité universelle (pas les vérités personnelles) est très rigide : elle existe quoiqu'en pensent les gens. Qu'ils croient en elle ou s'en moquent, lui préférant la vérité individuelle, la vérité universelle reste vraie pour tous, sans se soucier de ces avis. Ce qui est d'une rigidité consommée ! Ce que croient les gens, ce qu'ils pensent, ce qu'ils disent, ce qu'ils écrivent n'a pas d'influence sur la vérité. Mani*, un maître du passé, était tout aussi rigide, comme Krishna, bouddha, Lao-Tseu, guru Nanak, etc. Tous ces maîtres offraient aux chercheurs des pratiques qui ne souffraient pas d'être suivies en même temps que d'autres. De nommer la cohérence rigidité n'y change rien. Disperser son énergie, son temps, sa pratique n'est pas un gage de réussite.

*Mani : (527-274) Prophète perse, fondateur du manichéisme. Mani était un éveillé (bouddha).

Mani le disait : la lumière n'est pas les ténèbres, et vice-versa… Pas plus que la confusion n'est la connaissance révélée de la béatitude. Si vous n'aimez pas ces évidences, si vous préférez le flou artistique de l'entre-deux, libre à vous, il s'agit de votre vie, mais je devais vous prévenir. En même temps, quand vous pratiquez les quatre piliers de La Voie c'est souple. Ils s'adaptent à beaucoup de façons de vivre. La plupart du temps il n'est pas nécessaire de bouleverser son existence pour les pratiquer et si vous êtes dans la confusion, si vous négligez de pratiquer un des piliers une journée, vous ne serez pas maudit ! Il y a beaucoup de liberté, sur La Voie. Dieu a donné à l'Homme le libre-arbitre et c'est indiscutable.

Choisir son attachement

Il y a une chose vraie et extrêmement rigide, c'est que notre séjour sur Terre, dans cette incarnation que nous occupons aujourd'hui, est très éphémère. On n'a pas de temps en suffisance pour s'amuser à courir plusieurs lièvres à la fois ! À quoi vais-je passer le plus de temps, vais-je mettre le plus d'énergie dans ma vie ? Faire du tourisme spirituel, est-ce raisonnable ? Vais-je m'attacher à ce qui change, qui fluctue, ou à ce qui est stable, qui dure, qui est sûr ? Qu'est-ce qui est le plus important dans ma vie ? À un moment donné, je dois faire des choix et me consacrer à une voie.

Quand je conseille aux jeunes de ne pas s'attacher à ce qui ne dure pas, je ne veux pas dire qu'ils ne doivent pas être amoureux, vivre ensemble, faire des enfants, acheter une maison, avoir un métier… Je dis simplement qu'en faisant toutes ces choses normales de la vie humaine, ça ne doit pas, pour autant, nous faire négliger l'essentiel, ce qui dure toute la vie et au-delà, ce qui est du domaine spirituel. Il n'est pas obligé d'attendre d'être à la retraite pour s'occuper de ces choses-là.

La cohérence

C'est ça la cohérence... qui n'est pas de la rigidité. Il y a un fil rouge, à l'existence, une cohérence qui relie chaque chapitre de la vie. Ce qui est important, essentiel, ce qui est le fil rouge de notre vie, c'est ce qui est essentiel, ce qui dure, ce qui ne change pas, qui a commencé avant notre naissance et continuera après notre départ. La colonne vertébrale de la vie, c'est une pratique spirituelle profonde, authentique qui est capable de vous mener vers la vérité... l'universelle. Vous savez, n'ayez pas peur de cette notion de vérité universelle, elle ne va pas nier vos vérités individuelles. La vérité universelle n'a rien à voir avec les vérités individuelles.

Pour ceux qui savent ce qu'est le Saint-Nom, qui en ont reçu la Révélation, je dis qu'il est très stable, solide, toujours là. On peut le retrouver à chaque fois que l'on en a besoin et que l'on pense à en pratiquer la technique. Le Saint-Nom vous apporte la consolation, la paix et l'accomplissement de votre raison de vivre. Le bonheur du Saint-Nom est rigide : il est permanent potentiellement, à condition de lui prêter un peu d'attention. C'est tout le propos de La Voie, de ses trois piliers, prêter de l'attention au Saint-Nom.

Je sais que pour les non-initiés ce mot, Saint-Nom, ne signifie rien et qu'aucune explication ne pourra leur faire comprendre ce que c'est. Pourtant, je vais vous dire une chose à son propos : le Saint-Nom c'est la force de Dieu agissant dans nos vies, comme dans celle de tout le vivant. Le Tao-Te-King parle de « la vertu du Tao ». Le Saint-Nom c'est aussi le nom de la technique de méditation qui permet de se concentrer pour en avoir conscience. Ce mot a plusieurs acceptions : la force, l'énergie de Dieu, la technique de méditation (une des quatre révélées) et le feeling de paix, d'amour, de joie, de béatitude que l'on ressent quand on en a conscience.

Si vous ne pouvez plus vivre dans le flou, l'à-peu-près, le confus. Si vous avez l'intuition que la vérité existe, au-delà de vos convictions personnelles. Si vous avez besoin de solide, de rigide pour vous servir de tuteur dans votre existence, alors sachez que le Saint-Nom est là, en vous. Il ne vous manque plus que la connaissance des techniques appropriées pour vous en rendre compte et en profiter.

Ce satsang pourra vous aider dans votre recherche spirituelle, je l'espère, mais il faut préciser ceci : il a été dit à la maison où je vis, enregistré puis retranscrit à destination des initiés qui ont reçu la Révélation. Le plein ''bénéfice'' de ce satsang ne pourra être atteint que si vous avez eu cette Révélation et que vous pratiquez les quatre piliers. Pour se renseigner, demandez en écrivant ici : lavoie.eu@gmail.com

Sri Hans yoganand ji.