J'ai remarqué que personne n'arrive à La Voie sans avoir traversé, avant de la rencontrer, un séisme existentiel important, sans que son existence ne soit couverte de ruines, ruines de ses espérances, de ses illusions, d'un attachement, d'un amour trahi, etc.

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Vous connaissez la courbe du deuil… En psychologie, les coachs de vie, les managers des entreprises s'en servent pour illustrer leurs propos. Cette courbe n'a pas été inventée pour le management, mais est utilisée dans la gestion des crises, dans l'aide apportée aux victimes d'un plan social, pour les aider à rebondir.
Elle montre simplement le processus naturel du deuil. Pas seulement dans le cas de la perte d'un être cher, mais également en cas de séparation non voulue, de licenciement, de maladie très handicapante et, plus simplement, de la perte de ses illusions, de ses espoirs.
Les deux phases
de la courbe
Cette courbe se déroule en deux phases, une descendante et une ascendante, mais cette courbe peut aussi illustrer le chemin qu'une personne parcoure durant sa vie spirituelle. Je veux parler d'une vie spirituelle qui remet en question la personne, ses certitudes, ses concepts, sa vanité, ses croyances. Ici, je pense, évidemment, à La Voie et aux initiés qui la pratiquent avec assiduité.
Mais, j'imagine que d'autres cheminements spirituels ont une force de remise en cause. J'ai remarqué que personne n'arrive à La Voie sans avoir traversé, avant de la rencontrer, un séisme existentiel important, sans que son existence soit couverte de ruines, ruines de ses espérances, de ses illusions, d'un attachement, d'un amour trahi, etc. Une personne heureuse, épanouie n'éprouvera pas le besoin de se soigner, d'aller mieux.
Tous les aspirants à la Révélation, tous les jeunes initiés sont passés et passent par cette courbe du deuil. Au point de départ il y a un choc important, ensuite vient le déni ; on ne croit pas que ce qui nous arrive soit possible ni mérité, puis vient la colère, la peur et en bas de la courbe descendante est la tristesse, la dépression, la peine.
Cette phase est déjà le début de la résilience, de la guérison, le signe que les choses vont s'arranger. Sans ce stade de désarroi, de désespoir, de souffrance, il n'y a pas de guérison, de soif, de remise en cause possible.
Les étapes
Tout de suite après ce creux, la courbe commence à remonter, c'est l'acceptation, accepter ce qui nous arrive, faire la part du feu et puis vient le pardon... pardonner à quelqu'un ou à soi, qu'importe. Après le pardon vient la quête de sens, puis la sérénité. C'est ici que se trouve La Voie, son satsang, dans la quête de sens. La sérénité est apportée par l'Observance de l'agya.
D'abord, le choc, il vous arrive quelque chose brutalement, votre amour s'en va sans prévenir, un être cher décède dans un accident, vous êtes licencié, on vous apprend que vous êtes atteint d'une maladie orpheline, qu'importe… Vous êtes sidéré, vous n'y croyez pas, c'est comme un seau d'eau glacée en pleine canicule. C'est là que souvent les médecins prescrivent un anxiolytique, un antidépresseur.
Ensuite, quand ce premier choc se calme un peu vient le déni, le refus. Vous ne croyez pas que ce soit arrivé, vous éprouvez un sentiment d'injustice : « mais je l'aime ! » et vous ne comprenez pas comment il ou elle peut fouler du pied cet amour et ne plus vous aimer en retour.
La colère succède à ce déni, l'injustice ressentie vous rend furax : « Ce n'est pas juste, pourquoi ça m'est arrivé à moi ? Je ne l'ai pas mérité ! » La peur est à la colère mélangée, « Qu'est-ce que je vais pouvoir faire de ma vie ? Est-ce que je vais retrouver un sens à ma vie ? ».
L'acceptation
Le début de la phase d'acceptation, c'est la tristesse, la prise de conscience pleine de ce qui a été perdu, du caractère définitif de la perte. C'est ce que l'on appelle « faire la part du feu, le « principe de réalité ».
L'acceptation peut porter un autre nom, un nom que j'emploie souvent : le « lâcher-prise ». Il faut accepter notre faiblesse, notre incapacité à maîtriser tous les aspects de notre existence. Vous ne pouvez pas faire l'économie de cette phase, dans le processus de reconstruction.
Début de l'acceptation, prise de conscience pleine de ce qui a été perdu, nostalgie, regrets sont les paysages traversés. Le paradoxe de cette étape, c'est qu'elle vous semble la pire des situations alors qu'elle clôt la descente et annonce le début de la remontée.
Pour aller au renouveau, vous passez obligatoirement par cette étape. Pour renaître à la nouvelle personne l'ancienne doit mourir. Le souci est quand la personne n’accepte pas de mourir, en esprit, au vieux soi pour renaître au nouveau. Pour que le phénix renaisse de ses cendres, il faut qu'il brûle, il n'y a pas moyen de faire autrement.
La personne spirituelle accepte d'aimer Dieu, ou quel que soit le nom que vous donnez au principe immanent. Elle accepte de lâcher prise, de tout donner, de s'abandonner en toute confiance.
Vous acceptez de servir. Vous acceptez de pratiquer les trois premiers piliers et d'observer les angas de l'agya (pour les disciples de La Voie), mais vous n'acceptez pas de perdre cet ancien soi que vous croyez être depuis si longtemps ! Vous ne vous lâchez pas. Vous vous donnez, vous êtes sincère, mais vous ne voulez pas vous perdre !
Mourir pour renaître
Pour renaître il faut mourir, même s'il s'agit là de mourir en esprit pour renaître en esprit, mais quoi qu'il en soit, cette phase de mort symbolique est douloureuse et elle vous fait peur. En fait, elle n'est pas douloureuse, au contraire, c'est la peur qui la rend douloureuse.
Si vous refusez de passer par cette phase, vous n'arriverez pas à la phase suivante. Ce n'est pas comme à l'école, on ne peut pas sauter une phase. Pour passer par l'acceptation et remonter ensuite, on est obligé de passer par la phase de descente.
Vous commencez à faire le deuil de l'idée que vous aviez de vous-même, de l'image qui était dans votre esprit à propos de vous-même. Que ce soit une image de soi flatteuse ou au contraire, une mauvaise image de soi, elle doit s'effacer pour laisser apparaître la réalité, votre vrai soi.
À la fin de ce processus de deuil, vous avez un nouveau regard et vous pouvez recommencer à aller de l'avant. Pardonnez aux autres, mais pardonnez aussi à vous-même, laissez s'éteindre le sentiment de culpabilité.
Quand vous en êtes au pardon, vous êtes arrivé à la quête de sens et vous recommencez de zéro, vous retrouvez la sérénité. C'est la courbe du deuil. Tous les aspirants, arrivés au satsang de La Voie, à la porte de la Révélation, sont passés par cette courbe.
Des disciples me disent que malgré le Saint-Nom, ils se sentent tristes… C'est qu'ils n'étaient pas arrivés à la fin de la courbe avant de recevoir la Révélation, alors ils la finissent après.
Pardonner
Cette courbe est réelle, mais chacun y va à la vitesse qui lui est propre. Certains resteront à un stade longtemps, d'autres passeront ce stade rapidement, mais bloqueront à un autre stade et d'autres resteront bloqués à la culpabilité et mettront un temps fou à se pardonner. Même les innocents doivent se pardonner, car ce sont souvent les innocents qui culpabilisent le plus, voyez les enfants maltraités !
Je ne connais pas l'exemple d'une victime qui ne se sente pas coupable, que ce soit une victime de viol, de harcèlement moral, de violences sexuelles, d'injustice, d'escroquerie, bref ; toutes les victimes se sentent coupables et vous devez vous pardonner.
Durant la courbe du deuil, quand vous êtes arrivé à la colère, tournez la culpabilité vers les vrais coupables et ressentez de la colère envers eux, ça vous aidera à vous pardonner, ensuite, vous pourrez pardonner aux vrais coupables. La phase de remontée est celle de la Réalisation.
Quand la fusée veut quitter l'attraction terrestre, elle brûle la poudre contenue dans ses gros réservoirs latéraux. Cette puissante explosion brûle l'ancien soi pour laisser apparaître le vrai et faire disparaître l'illusion, la confusion, la souffrance. Pardonnez-vous avant de pardonner aux autres.
Je me souviens, quand je vivais en Inde, à l'ashram de mon maître, il nous disait : « si au moment d'aller méditer vous vous installez sans avoir pardonné à un autre disciple envers lequel vous avez du ressentiment, ce n'est pas la peine de méditer. Pardonnez à votre frère, à votre sœur avant de vous présenter à Dieu ». (Sri hans Yoganand ji)
« Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » (Mt 6,12). Vous n'avez pas le choix, ça fonctionne ainsi : vous pardonner et pardonner à autrui avant de vouloir terminer la courbe du deuil et aller sur le chemin de la Réalisation. L'existence initiatique.
Ce satsang pourra vous aider dans votre recherche spirituelle, je l'espère, mais je dois préciser ceci : il a été dit à la maison où je vis, enregistré puis retranscrit à destination des initiés qui ont reçu la Révélation. Le plein ''bénéfice'' de ce satsang ne pourra être atteint que si vous avez eu cette Révélation et que vous pratiquez les quatre piliers. Pour se renseigner, demandez en écrivant ici : lavoie.eu@gmail.com
Sri Hans yoganand ji.