Le bonheur n'est pas le but de La Voie, même si un de ses effets induits est le bonheur et la Grâce ne vous dispense pas de faire ce que vous avez à faire. La Grâce ne fait pas votre lit, ne remplace pas un docteur, elle ne fait pas la cuisine à votre place.
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C'est compliqué le bonheur ! Le mot bonheur est pareil au mot amour, cœur ou Dieu : ils sont vagues. Chacun à sa compréhension, son acception de l'amour, du cœur, de Dieu ! Quand on a dit un de ces mots, on n'a rien dit.
Qu'est-ce que c'est que le bonheur ? On n'a pas besoin de La Voie pour être heureux ! On a juste besoin d'avoir de la chance, d'être « doué pour le bonheur », d'être en bonne santé, de ne manquer de rien d'essentiel, d'aimer et d'être aimé et surtout d'éviter de se poser des questions.
Il y a beaucoup de gens heureux, mais on ne le sait pas, parce qu'ils ne s'expriment pas, tant il est vrai que « les peuples heureux n'ont pas d'histoire » (Pierre Louÿs, 1870-1925). J'en ai rencontré beaucoup de gens heureux, dans ma vie. C'étaient des gens simples, modestes, qui aimaient leur métier, leur famille, leur village, leur quartier, qui faisaient ce qu'ils avaient à faire, accomplis, vivant leur destin sans se « prendre la tête » ni « chercher midi à quatorze heures ».
Peut-on dire que La Voie rend heureux ? Oui, dans la mesure où sa pratique a tendance à nous simplifier, à nous faire réaliser que nous sommes la bonne personne à la bonne place, faisant ce qu'elle est censée faire.
Un sens à la vie
Il arrive que les pratiquants de La Voie soient venus à elle parce qu'ils étaient perdus, en souffrance, à la recherche d'un sens à leur vie. La Voie donnant un sens à leur vie, ça les rend heureux. C'est bien d'être heureux !
C'est mieux d'être heureux et en bonne santé que malheureux et en mauvaise santé. Mais, en vérité, le bonheur n'est qu'un effet secondaire de La Voie. Le but de La Voie n'est pas d'être heureux. Je vais vous parler de moi en vous disant que je n'ai jamais cherché le bonheur.
Quand vous êtes affamé ça ne sert à rien de méditer, ça ne calmera pas votre faim. Si vous avez soif, la méditation ne comblera pas votre soif, ne vous réhydratera pas. Certains disent que le Nectar (dont parle guru Nanak), quand on le goûte, enlève la faim et la soif.
Sans doute, encore faut-il le goûter ! Il faudra se réhydrater et se sustenter. D'autres disent que l'on peut se nourrir du pràna. Grand bien leur fasse si ça leur suffit, quoique ceux qui parlent de nourriture pranique ne s'en nourrissent pas en vérité : ça reste un fantasme mystique.
Mais, la faim que comble le Nectar n'est pas celle de nourriture, mais celle de vérité, de dévotion. Le Nectar, quand on le goûte, déverse sur nous un flot de Bhakti, à en pleurer, tombant en pranam.
La perfection
C'est comme atteindre la perfection, qu'est-ce que ça signifie ? Que l'on devient parfait ? Que l'on parle, écrit, marche parfaitement ? Que tout ce que l'on fait est parfaitement fait ? Que l'on est parfaitement en bonne santé et parfaitement beau ?
Non, ça ne veut pas dire ça. La perfection que l'on atteint n'est pas la nôtre ; nous ne serons jamais parfaits de notre vivant… La perfection que l'on atteint est celle de Dieu. Si vous n'aimez pas ce mot, mettez-en un autre à sa place, je vous propose Tao ou L'Un.
Atteindre la perfection, c'est avoir conscience du Saint-Nom. Se trouver face à l'océan et en être époustouflé ne fera pas de nous l'océan. Quand on dit : « J'ai atteint la terre promise », ça ne fait pas de nous la terre promise.
C'est la même chose, être un siddha ne fait pas du yogi quelqu'un de parfait, juste il a atteint la perfection, il la connaît, il l'a rencontré, goûté. Après le sens donné au mot siddha est « accompli, réalisé » pour les bouddhistes, parce que pour les hindouistes ce mot désigne un demi-Dieu.
Si vous êtes très fatigué, le fait de méditer sur le Saint-Nom ne vous enlèvera pas cette fatigue, pour enlever la fatigue il faudra vous reposer. Le Saint-Nom n'est pas de la magie. Si vous êtes triste parce que quelqu'un vous manque, le Saint-Nom ne fera pas que cette personne ne vous manquera pas. Ce qu'il peut faire c'est que ce manque ne vous attriste pas.
Le fait de pratiquer, le fait d'être dans La Voie c'est simplement que vous êtes à votre place à faire ce que vous êtes censé faire. C'est déjà beaucoup ! C'est comme cette image où l'on voit quelqu'un recevoir des cailloux, face à lui Jésus se tient, bras écarté et reçoit 90% des cailloux et la personne parle à dieu en ces termes :
« Seigneur, pourquoi m'as-tu abandonné ? Pourquoi je reçois tous ces cailloux ? ». C'est ça la Grâce, elle vous protège, mais pas de tout, parfois, des éclats de contrariété vous arrivent.
La Grâce
Dans la vie, on remarque toujours les ennuis qui nous viennent, jamais ceux qui nous ont été évités ! C'est comme cette personne qui rentre du travail et voit un papier traîner au sol de son salon et qui en fait la remarque à sa conjointe ou son conjoint. Il ne se rend pas compte qu'il ou elle a passé une grande partie de sa journée à ranger, nettoyer.
C'est à vous de faire les choses, pas à la Grâce : si vous n'allez pas faire les courses, vous ne mangerez pas, Grâce ou pas Grâce ! Mais, ça n'empêche pas que la Grâce est là. S'il vous faut sortir faire les courses, le fait qu'il y ait de la nourriture dans les rayons de votre magasin et que vous ayez de l'argent est largement le fait de la Grâce. Même si vous gagnez cet argent par votre travail, le fait que vous ayez ce travail est une Grâce !
La Grâce ne vous dispense pas de faire les choses, ce qui ne signifie pas que tout le mérite vous revienne. Tout le monde n'est pas identique. Certaines personnes seront remplies d'énergie, d'autres le moindre effort leur coûtera... mais la Grâce est égale pour tous. Elle est dans votre vie, il s'agit juste de vous ouvrir à elle, comment ? Par l'Observance de l'agya, sa pratique quotidienne et assidue.
Mais, que vous fassiez facilement les choses ou non, que vous soyez doués pour le bonheur ou non, ce n'est pas le problème, le truc est que vous restiez toujours à la bonne place : au centre, dans ce que Lao-Tseu nommait le non-agir. Le bonheur est une autre affaire ! Commencez déjà par travailler à rester au centre, dans l'Union-Sainte, comme disait Krishna, dans le Saint-Nom comme je vous dis souvent.
« Tant que tu n'es attiré que par les plaisirs matériels, tant que des joies éphémères te plongent dans la confusion, il t'est impossible d'atteindre la béatitude. Libère-toi de ta nature primaire, de tes désirs et reste dans la pleine conscience de l'Unité. Comme la source remplace avantageusement le puits, celui qui connaît la cause de l'illusion du monde, profite des plaisirs du monde sans s'y perdre. » (Bhagavad-Gîtâ, versets 44 à 46 du chapitre deux ou "Le chant de l'éveillé", 1.9)
Ce satsang pourra vous aider dans votre recherche spirituelle, je l'espère, mais je dois préciser ceci : il a été dit à la maison où je vis, enregistré puis retranscrit à destination des initiés qui ont reçu la Révélation. Le plein ''bénéfice'' de ce satsang ne pourra être atteint que si vous avez eu cette Révélation et que vous pratiquez les quatre piliers. Pour se renseigner, demandez en écrivant ici : lavoie.eu@gmail.com
Sri Hans yoganand ji.