Tout ce que l'on fait dans l'existence, les choses les plus simples, les plus triviales participent de la spiritualité vraie, profonde, de l'Observance de l'agya, de la pratique de ses quatre piliers et quand on nettoie une vitre, c'est aussi au dedans de nous que l'on nettoie.
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C’est l’histoire d’un amoureux de Dieu vivant dans un ashram (communauté spirituelle) qui, à chaque fois que la mère d’ashram lui demande de faire un service a à cœur de le faire avec amour. Tout ce qu’on lui demande de faire, il le fait vraiment au mieux, avec un soin, une attention extrême.
Il pratique le Saint-Nom et en même temps, il fait les choses parfaitement bien. Quand on lui demande de faire la vaisselle, il la fait bien. Il trie les couverts, les assiettes. Il nettoie le lavabo. Il met à sécher les éponges. Il passe la serpillière au sol, bref, il le fait avec tout le soin possible.
Quand on lui demande de nettoyer la salle de satsang, c’est la même chose. Il sort les tapis, les met sur un fil et les bat, puis il passe l’aspirateur, la serpillière. Il défroisse les rideaux, change le drap de l’autel, fait un bouquet de fleurs, allume de l’encens, etc. Tout ce qu’il fait, il le fait avec un souci du détail qui est tout à son honneur.
Par ailleurs, il a du satsang tous les soirs. Il a Darshan (Présence physique du maître) à suffisance et prashad (nourriture consacrée) chaque jour. Le matin, il médite une heure, le soir deux… Il chante Aarti (chant dévotionnel ou Bhajan) chaque matin au lever, le soir aussi, avant de méditer et twameva (autre bhajan). Il est végétarien, il aime son guru.
Il est quand même dans la confusion. Il n’a pas de doute à propos de La Voie ni de son maître, mais il doute de réussir à réaliser la connaissance (non apprise ou Veda), alors il s’en ouvre à son maître : « Maître, je suis dans tes pas, j’observe l’agya, je médite chaque jour, j’observe mes vœux avec enthousiasme, je fais le service avec tout mon cœur et je suis quand même dans la confusion. Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? »
Le maître lui répond
« Tu vois le jardin, à l’arrière de l’ashram ? Eh bien chaque jour, tu vas ratisser ces graviers fins jusqu’à ce que toute cette surface ressemble à un océan, avec ses vagues, ses courants, ses tourbillons. Quand ce jardin sera parfaitement ratissé, tu viendras me voir pour me dire ce que tu auras compris ». Alors le disciple va à l’arrière de l’ashram, il prend le râteau et commence à ratisser les graviers, avec la même conscience, le même souci du détail que pour tout ce qu’il fait.
Il fait des vagues, les graviers sont fins, ce n’est pas évident : quand il a fait une ligne parfaite, les crêtes retombent dans le sillon et gâchent la belle ordonnance qu’il leur avait donné. Après beaucoup d’efforts, de dédication, il arrive à ce qu’il voulait, mais le problème, c'est que tout autour de cette surface minérale, il y a des arbres et l’endroit est venteux. Après quelques instants, l’océan de graviers est rempli de feuilles mortes.
Au fur et à mesure tout son travail est défait, des oiseaux viennent se poser et détruire son bel agencement. Il n’arrive pas à faire ce qu’il veut, ce que son maître lui a demandé. Le soir, le guru lui demande : « Est-ce que tu as parfaitement ratissé ? » Le disciple ne peut que lui répondre que non… alors le guru va vérifier et ne peut que constater qu’effectivement la surface est imparfaitement ratissée. Alors, le secrétaire dit au disciple : « Tu sais ce qu’il te reste à faire ; demain tu recommences ».
La dédication
Alors le lendemain, le disciple recommence ce service du matin au soir et chaque soir le guru vient lui poser la même question et chaque fois, c'est le même constat : « Non, je n’y arrive pas, le vent, les oiseaux viennent défaire ce que je fais ». Comme c’est quand même un dévot, il lâche prise, se détend et prie le Seigneur : « Seigneur, je n’y arrive pas… guide-moi et advienne que pourra ».
Alors, il se retrouve dans la béatitude et constate que chacun de ses gestes est parfait, simple, efficace, harmonieux et que les sillons qu’il trace sont les fruits de cette harmonie. Il est heureux et sa confusion s’en va. Le soir, le guru lui demande s’il a parfaitement ratissé le jardin minéral et le premie lui répond : « J’ai fait ce que j’ai pu et j’étais heureux de le faire, dans la conscience de Son amour ».
Le lendemain, il continue, épanoui, souriant… le secrétaire de l’ashram vient et lui dit que le maître veut le voir, alors il va prendre une douche, se changer et se présente devant lui. Le maître lui demande : « Alors, est-ce que tu as parfaitement ratissé, qu’as-tu appris ? ».
Le disciple lui répond : « J’ai appris que le plus important n’était pas le résultat du service, mais l’état dans lequel j’étais en le faisant. J'ai appris que les choses sont éphémères, que rien ne dure et que tellement de choses ne dépendent pas de moi que je me contente de faire ce qui dépend de moi. Le fait de ratisser parfaitement est utile si on le fait en restant conscient du Saint-Nom, dans l’instant, détaché ».
C’est ça le service : on se doit de le faire le mieux qu’il nous est possible de le faire, mais il ne faut jamais oublier le Saint-Nom. S’attacher au résultat en oubliant le Saint-Nom n’est pas du service. La pratique est faite de quatre piliers, le service, le satsang, la méditation et les angas. Quand un pilier manque, tout est déséquilibré et parfois, on croit faire du service, mais on ne fait pas du service, on est dans le service.
Dans ce déséquilibre, il y a la confusion qui entre, comme un représentant en aspirateurs qui met la pointe de son pied dans l’entrebâillement de votre porte pour entrer de force. Le plus important dans l’Observance des quatre piliers n’est pas ce que vous faites, mais c’est la posture où vous êtes en le faisant. La posture est faite de toutes sortes de vertus, d’états de conscience comme la simplicité, l’humilité, la constance ; l’harmonie, la dédication, le lâcher-prise, la confiance et le détachement, pas de l’indifférence.
Vous faites les choses bien et vous avez raison : le service, c'est de faire ce que vous devez faire, quand vous devez le faire et comme vous devez le faire, mais c’est avant tout de ne pas oublier le Saint-Nom. Si vous ne pouvez pas le pratiquer comme vous le faites durant la méditation formelle, à cause du bruit ou de la pression due à ce que vous faites, tenez au moins le petit doigt de votre père. Ainsi, vous ne vous perdrez pas dans cette foire qu’est la vie, dans le monde des êtres-humains.
Tenir le petit doigt
Qu’est-ce que c’est que de tenir le petit doigt de son père ? C’est deux choses : la technique du Nectar, que vous pouvez faire à chaque fois que vous n’avez rien à dire, et la pratique du Saint-Nom, ça vous permettra de rester concentré et de maîtriser un peu les fluctuations de votre mental. Ratisser les graviers, c'est bien, laver le carrelage aussi, repasser les vêtements, c'est bien, mais ce n’est pas l’essentiel. Ce sont les pétales du service, pas le cœur.
Le cœur, c'est de ratisser en vous, de laver en vous, de repasser en vous. Quand vous vous donnez, durant le service, vous recevez, vous recevez la conscience de Sa Grâce, de Sa Guidance et comment se donner ? En donnant ses pensées, ses impressions, ses angoisses, ses concepts, sa vanité par la pratique du Saint-Nom tout en agissant.
« Faire tout dans le Saint-Nom est service, le non-agir. »
Bhaktimàrga 2-3-5
« Vrtti-sàrùpyam itaratra.
Autrement, il y a identification aux fluctuations du mental. »
Yogasûtra, 1:4
Ne croyez pas que vous êtes le responsable du résultat de vos actes, leur propriétaire. Vous êtes l’acteur de vos actes, le résultat appartient à la Grâce et la Grâce vient quant à l’harmonie du Seigneur, vous répondez par votre harmonie intérieure. Faites ce que l’on vous a demandé de faire ou ce que vous devez faire et faites-le au mieux et puis n’oubliez-pas le Saint-Nom. C’est l’essentiel.
Ce satsang pourra vous aider dans votre recherche spirituelle, je l'espère, mais je dois préciser ceci : il a été dit à la maison où je vis, enregistré puis retranscrit à destination des initiés qui ont reçu la Révélation. Le plein ''bénéfice'' de ce satsang ne pourra être atteint que si vous avez eu cette Révélation et que vous pratiquez les quatre piliers. Pour se renseigner, demandez en écrivant ici : lavoie.eu@gmail.com
Sri Hans yoganand ji.