Sur une voie spirituelle menant à la conscience de la béatitude, viser la perfection est un piège de la vanité qui, voyant votre soif d'humilité, se déguise en moine pour vous mener sur de fausses pistes. Cherchez juste la paix.
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Il y a une histoire, celle d'un homme qui se voulait saint et qui, pour arriver à cette sainteté, faisait tout son possible. Il avait un maître auquel il se dévouait, comme on le fait en Inde avec son guru. Il suivait une Sadhàna (pratique) très précise. Du lever au coucher, il chantait des bhajan (chants dévotionnels), des mantras, méditait plusieurs heures, mangeait végétalien et faisait du service pour l'ashram en gardant, tout au long de la journée, sa volonté d'être centré. Comme vous le voyez, il ne ménageait pas ses efforts !
Un jour qu'il était avec son guru, son maître lui demanda comment il allait. Ce dévot répondit : « Je suis sur la route, je fais mon maximum, je te sers, je médite et me dirige vers la sainteté et la perfection du siddha ». (Yogi ayant atteint l'éveil ou moksha). Alors son guru lui dit : « Tout ce que tu as fait, sur La Voie, depuis ton initiation n'a servi à rien et tu dois recommencer de zéro ! Tu observes l'agya depuis plus de dix ans et te voilà arrivé à un cul-de-sac ! Tu recherches la perfection, tu cherches à devenir un saint, un siddha ... tu n'es pas sur la bonne route ».
Le disciple sort de cet entretien bouleversé, vexé et en colère. Il quitte l'ashram et se répand, sur les réseaux sociaux, en critiques à propos de son guru, le traitant d'imposteur, de manipulateur, de faux guru. Ce qui a provoqué cette réaction radicale du disciple n'est pas tant ce que le guru lui a dit, mais son attachement.
Il était encore attaché, attaché à ses efforts, à l'idée qu'il se faisait de lui dans la pratique. Il était attaché à ses concepts à propos du but de la voie sur laquelle il allait. Il était encore attaché à son ambition. Avant son initiation, il avait une ambition sociale, après son initiation cette ambition est restée, mais elle s'est attachée à la spiritualité.
Ambitionner d'arriver à la perfection de son vivant est une vanité… Le seul moyen d'arriver à la perfection est de mourir, de se désincarner, parce que notre nature même, notre nature humaine n'est pas parfaite. Le but n'est pas la perfection. La perfection ne peut être atteinte par nos mérites, ce n'est pas comme un examen que l'on passerait pour avoir un diplôme ! L'état de siddha (yogi parfait) vient quand on a réalisé.
Il n'y a pas d'autre recette que l'Observance de l'agya, la pratique assidue des piliers, une juste posture-intérieure et de la constance. La Lilà (jeu) du Satguru (guru parfait) a suffi à le faire tomber, ce disciple qui visait la perfection ! En apparence, ce disciple était sur le chemin de la perfection. Pourtant, la base de sa pratique, la recherche de la perfection, n'était pas la bonne.
La posture qui compte est la posture-intérieure. Il n'y a pas de but à atteindre, juste à rester dans l'instant présent disponible à la Grâce par une Observance de l'agya constante, appliquée, enthousiaste et... détachée !
« Votre Observance doit, et c'est fondamental,
Être assidue et puis perdurer dans le temps.
L'enthousiasme permet de donner au mental,
La force de trouver ce qui lui manque tant. »
Maha Rahas 2.8
Vous n'atteindrez pas la perfection dans cette vie, mais vous pourrez en être les spectateurs privilégiés si vous êtes au bon endroit. Le bon endroit est le Saint-Nom, l'Observance, la libre-soumission à l'instant. L'état de siddha ne vient qu'avec la réalisation. Il n'y a rien à faire d'autre que d'observer l'agya.
Quel est le but ?
Le but n'est pas celui-là... si vous avez ce but, vous ne l'atteindrez jamais. Le but est de vivre votre vie comme votre Créateur l'a prévu, en pleine conscience, avec un cœur d'enfant. La vanité vous a volé votre vie, retrouvez là en perdant votre vanité. Non, pas en la perdant, car on ne la perd jamais, ce qu'il vous faut faire, à propos de votre vanité, c'est de ne plus la croire, de ne plus l'écouter, de ne plus agir selon sa volonté.
Jésus disait qu'il fallait : « Mourir au vieil homme pour renaître en esprit ». (Jean 3) Renaître c'est redevenir un enfant. C'est pour ça que le Christ a aussi dit que si vous ne redeveniez pas « Comme des enfants, vous n'atteindrez jamais le Royaume ». (Matthieu 18). Ce Royaume dont parlait Jésus, qui était : « En même temps dehors et dedans » (Thomas logion 3), c'est la parfaite conscience de la béatitude (Satçitananda). « Le Saint-Nom ne peut se dire, l'écouter c'est entrer au Royaume » (Bhaktimàrga 1-1-6)
Mourir pour renaître
Mourir à la vieille personne, c’est ne plus tenir à ce que l'on croyait savoir, à ses avis, à ce que l'on croyait être sa personnalité, c'est du passé faire table rase. Mourir à la vieille personne, c’est le détachement et le détachement commence toujours par le lâcher-prise. Si vous ne lâchez pas prise, vous ne vous détacherez pas.
Mourir c'est lâcher prise. Alors évidemment, il ne s'agit pas de se suicider pour se rendre à Sirius. Je dis ça parce qu'il se peut que certaines personnes interprètent mes propos de cette façon. La mort dont je parle ici est une mort dans l'esprit, c'est une démarche spirituelle.
Ne croyez pas à l'idée que vous avez de vous. Lâchez tout tout le temps. Qui pensez-vous être ? Que croyez-vous faire sur cette voie ? Que croyez-vous que La Voie est ? Que croyez-vous qu'est votre pratique ? Que croyez-vous être votre degré d'évolution ? Tant que vous vous poserez des questions à propos de vous, vous n'arriverez pas aussi loin que possible dans la pleine conscience de Sa Grâce dans votre vie. Votre sujet de préoccupation premier, c’est l'idée que vous vous faites de vous et pas la béatitude.
Vous serez quand même un pratiquant heureux, parce que vous observez l'agya. Vous prenez conscience de la Grâce qu'il y a dans l'Observance, que la vie est souvent belle, mais vous n'irez pas aussi profond qu'il est possible d'aller... ce qui n'est pas si grave ! Ce n'est pas un concours. L'enjeu est d'être identifié à la bonne personne. Tant que vous ne serez pas identifié à la bonne personne, vous ne vivrez pas la vie comme vous pourriez la vivre, comme il a été prévu que vous la viviez.
La bonne personne
La bonne personne est votre âme : vous êtes votre âme. Ne dites pas : « Mon âme », dites « Je ». Mais, hélas il ne suffit pas de dire « Je » pour s'identifier à son âme, car ordinairement le « Je » que vous dites est celui du mental, de ses concepts. Le mental est un outil superbe, encore faut-il qu'il soit dirigé par la bonne personne sinon… C'est le faux-ego, la vanité, la nescience, la confusion qui le dirige.
Un des propos de la pratique de La Voie, est de vous donner les outils nécessaires pour devenir capable de discerner le vrai « vous » du faux. Faites la différence entre les bonnes choses, celles qui vous rapprochent du centre où réside la vraie paix et les mauvaises choses, celles qui vous plongent dans la confusion, l'aveuglement et la souffrance.
Ces outils sont les quatre techniques de méditation, les piliers, c'est-à-dire l'agya, dont l'enseignement du guide fait partie (satsang). Si vous n'êtes pas encore initié, vous pouvez demander à l'être. Si vous avez déjà reçu la Révélation, il vous reste à pratiquer et à observer l'agya quotidiennement.
Ce satsang pourra vous aider dans votre recherche spirituelle, je l'espère, mais je dois préciser ceci : il a été dit à la maison où je vis, enregistré puis retranscrit à destination des initiés qui ont reçu la Révélation. Le plein ''bénéfice'' de ce satsang ne pourra être atteint que si vous avez eu cette Révélation et que vous pratiquez les quatre piliers. Pour se renseigner, demandez en écrivant ici : lavoie.eu@gmail.com
Sri Hans yoganand ji.